Les réseaux de machines « zombies » ou en anglais botnets, voilà un terme qui frappe l'imaginaire et qui a de quoi susciter la peur dans les esprits des directeurs informatiques des entreprises. Imaginez-vous qu'au sein de votre parc informatique un logiciel malveillant ait pris insidieusement le contrôle de certaines de vos machines, et que tapies dans l'ombre de vos data centers, ces machines devenues des zombies, attendent gentiment l'ordre de frapper une cible déterminée en envoyant de malignes requêtes pour la mettre hors service. Au dela du thriller numérique, la probabilité de ce scénario n'est pas nulle. Selon l'éditeurDamballa, spécialisé dans la lutte contre les botnets : « 3 à 5 % des ressources informatiques des entreprises sont infectées par un logiciel malveillant de type zombie, et ce même lorsque les meilleurs outils de sécurité sont déployés » assure-t-il dans un communiqué.
Ces réseaux de machines infectées sont constitués par des groupes mafieux, à l'aide d'un mécanisme de propagation virale. Ils tentent d'obtenir un maximum de machines dans leur réseau, afin ensuite de louer cette puissance pour différents types d'attaques : envois de pourriels, déni de service, récupération de mots de passe, etc.» , explique Thibault Koechlin, responsable du pôle sécurité au sein du cabinet d'experts en sécurité informatique NBS System.
Quoi qu'il en soit, il est inutile de céder à la panique et de vouloir se suréquiper en matériel très coûteux. Car les experts de la sécurité estiment que l'on ne peut concrètement rien faire pour contrer la puissance d'une attaque par botnets à part couper la ligne et appeler la police, ce qui ne constitue pas véritablement un plan de reprise d'activité.
En revanche, chacun peut contribuer à minimiser la puissance de ces réseaux de machines zombies en limitant leur hébergement à l'intérieur de son parc informatique. « Cela passe par la mise à jour constante de ses logiciels, de ses antivirus, l'utilisation d'un IDS/IPS bien configuré. Surtout de il ne faut pas oublier d'administrer toutes les machines de son parc et ne surtout pas laisser traîner laisser un serveur dans un coin. En bref, il faut avoir un minimum de politique de sécurité », conseille René Amirkhanian.
Autre risque que vos machines soient utilisées dans une cyberguerre, comme lors de l'attaque de l'Estonie, ou à l'occasion du conflit israélo-palestinien : « récemment, un groupe d'étudiant a mis au point un logiciel de botnet, que quiconque [y compris en entreprise, NDLR] pouvait télécharger et qui avait pour fonction de nuire à certaines ressources informatiques palestiniennes », raconte René Amirkhanian, directeur technique de NBS. Pour se protéger, « le meilleur conseil que l'on puisse donner aux entreprises, est de soigner la mise à jour des patchs », conclut Laurence Ifrah.