Red Hat a profité de son récent sommet américain pour lancer la version 2.2 de sa solution de virtualisation, RHEV. Celle-ci propose un niveau de fonctions équivalent à celui de VMware et Microsoft. On y trouve le déploiement automatique de nouvelles machines virtuelles selon certaines conditions d'exploitation, la prise en charge des postes de travail virtuels en plus de celui des serveurs virtuels, ainsi qu'un outil de migration depuis des solutions de virtualisation concurrentes.
Pour l'occasion, Cisco a validé l'utilisation conjointe de RHEV avec UCS, son architecture matérielle pour un centre de données tout virtualisé. UCS (Unified Computing System) n'était auparavant certifié que pour les hyperviseurs de VMware, de Citrix et de Microsoft.
PC virtuels à distance
Selon Red Hat, RHEV 2.2 est capable d'alimenter un serveur de messagerie virtuel avec un million de transactions par seconde, grâce au support natif des instructions de virtualisation des derniers processeurs d'Intel et d'AMD. Cette performance, un record, va peut-être enfin inciter les responsables techniques à virtualiser aussi les serveurs qui reposent sur des bases de données.
Surtout, RHEV 2.2 s'accompagne enfin d'un kit d'outils pour utiliser à distance des postes de travail virtuels. Du côté serveur, une machine virtuelle livrée préconfigurée sert de portail web pour la connexion des clients. Du côté client, les services Spice s'occupent d'afficher les bureaux Windows XP, Windows 7 ou Red Hat Desktop en minimisant les dégradations dues à la connexion internet. L'utilisation de deux écrans et de la visioconférence sont pour la première fois envisageables. Spice est comparable à la technologie HDX de Citrix, laquelle vise plutôt la conception 3D à distance.
La plus récente des solutions de virtualisation
Jusqu'à l'année dernière, la virtualisation de serveurs passait forcément, chez Red Hat, par l'installation, sur chaque machine physique, d'un Linux complet doublé de l'hyperviseur Xen, le même que celui employé par Citrix et Novell. En novembre dernier, l'éditeur proposait enfin, comme ses concurrents, un hyperviseur autonome : KVM, le jeune hyperviseur qu'intègre désormais le noyau des systèmes Linux. Mais jusqu'à la parution de RHEV 2.2, KVM ne disposait pas vraiment d'outils pour l'exploiter.
C'est encore à peu près le cas aujourd'hui : mis à part les applications de migration et un module d'import-export au format universel OVF, Red Hat fournit le module Libvirt pour administrer KVM avec les outils Linux ou Windows des autres hyperviseurs, notamment ceux conçus précédemment pour Xen.